Le soir souvent je sors sous le ciel sans étoiles Et l’odeur d’œillet des tilleuls m’accueille J’effeuille lentement une fragile fleur en deuil Le vent éparpille là les orphelins pétales
Sa musique plaintive fait vibrer les brins d’herbe Et chante les parfums de la terre en repos Sa musique caresse de frissons ma peau Je laisse ma tête lasse dans les piquantes gerbes
Un air de violon violemment retentit Entraînant un grillon et leurs chants mélodieux Balaye la cime souple d’un arbre chatouilleux
Et le son et l’odeur et le voile soyeux De la pluie s’égoutte, m’enveloppe, s’élève J’inspire recueillie le silence du bruit