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Claudie BECQUES

L’éléphant et le Dieu de la Pluie

(Fable d’après une histoire originaire du Kenya)

Il y a très longtemps, en des contrées lointaines,
Messire l’éléphant dit au Dieu de la pluie :
- "Vous êtes satisfait, face à ces beaux domaines
Tous couverts de verdure et de feuillus garnis,
Mais je puis arracher cette herbe si je veux,
Les arbres et buissons ne résisteront pas.
Que pourriez-vous y faire ?" défia-t-il belliqueux
- "Je stopperai les pluies, plus rien ne poussera,
La famine viendra pour toi et pour les tiens."
Au lieu de réfléchir et de capituler,
Le pachyderme eut des manières de vaurien,
Détruisant de sa trompe la jolie vallée.
Vexé, le Dieu des pluies s’en fut, très courroucé.
Plus une goutte d’eau. S’en vint la sécheresse,
Et l’éléphant bientôt de mourir assoiffé.
Il creusa tant en vain, accroissant sa faiblesse,
Qu’il dut se résigner à demander pardon.
Mais on n’offense point un Dieu impunément,
Qui fit la sourde oreille et demeura bougon.
Et plus les jours passèrent, plus grand fut le tourment.
Un coq fut envoyé jouer le diplomate.
De sa belle éloquence, il obtint du divin,
Une petite averse, et gagna ses pénates.
Une mare se forma où vivait le crétin,
Qui les interdit tous, de pouvoir s’abreuver.
Il chargea la tortue de veiller sur "son bien".
Mais le pauvre animal fut vite dépassé :
Face au lion et aux autres, que faire sinon rien ?
Quand l’éléphant revint face au sol asséché,
De rage il essaya d’écraser la tortue,
Qui essayait pourtant de se justifier.
Sa dure carapace permit son salut,
Mais elle resta plate en dessous, pour toujours.
Alors le Dieu des pluies jugea qu’il était temps,
A tous les animaux, de faire son discours :
- "Gardez-vous de défier les plus que vous puissants,
Ne détruisez jamais ce qui vous est vital,
Ne laissez pas un faible défendre vos biens,
Ne punissez jamais un serviteur loyal,
Rangez votre arrogance et offrez-vous soutien."
Que les hommes méditent bien sur ces leçons,
Cessent de guerroyer et dévaster la terre,
Qu’ils l’aiment, la protègent tous à l’unisson,
Afin de ne connaître sa grande colère.