Je suis né sur la terre de mes vaillants ancêtres méritants ! Pour ma croissance, la nourriture vient d’une terre étrangère ; Ma mère assassinée, on m’a donné les seins d’une ménagère ; Ainsi a-t-on fait de moi, et sur ma terre, un être errant.
Remplis de fantaisies, mes yeux constamment tournés vers le ciel, Mes pieds sont entraînés à marcher irrévérencieux sur une terre sacrée, Mes mains, quant à mes mains, pour priver les enfants du miel, Vider la table des enfants pour nourrir des petits chiens plâtrés.
Armé d’un couteau aiguisé, on m’a tragiquement fait bouffon ! Pour l’holocauste, peint de hauteur baroque, j’offre les miens éventrés.
De l’abondance du cœur dit-on, et j’y crois, parle la bouche ! Nourri de beauté et de parfum plastiques mon cœur est vide. Au commencement était la parole et par elle tout était fait ; Image sans existence ma parole crée un monde faussement placide.
Que finisse la pointe de l’aube et qu’apparaisse le globe solaire ! Que la lumière dissipe phantasmes et ombres, zones obscures et brouillards ! Qu’apparaissent clairement les lignes nettement dessinées du sommaire ; Pour qu’enfin guéri je sauve les miens et ma terre natale des pillards.