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Christian CALLY

Notre ami, l'oiseau


J’entends un tac,tac,tac, de ma fenêtre close,
Il fait si froid dehors, en ce matin morose,
J’entrouvre ma fenêtre; c’est un petit moineau,
Qui s’envole et se pose au bord de mon bureau.

Vers lui, je tends ma main, avec grande tendresse,
Je le prends gentiment,d'un doigt je le caresse,
Il vient se reposer dans le creux de ma main,
Son petit coeur bat fort, je crois qu’il meurt de faim.

Mais comment le nourir, je ne sait pas quoi faire,
Je lui fait, de mon mieux, un petit nid précaire,
Je vais dans mon jardin, je pioche quelques vers,
Ma femme lui procure un sac de grains divers.

Il a l’air d’être heureux de ces offres friandes,
Car aussitôt il fait justice à ces offrandes.
Je met son petit nid, tout près du radiateur,
Et retourne bûcher sur mon ordinateur.

Ce soir je dors fort bien, faisant de très beaux rêves,
Mais mon sommeil est court, pendant ces heures brèves,
Car à l’aube l’oiseau vient pour me réveiller,
En picotant ma tête, au bord de l’oreiller.

Depuis, chaque matin il fait la même chose,
Il delaisse son nid, et gentiment se pose,
Au bord de l’oreiller pour nous dire bonjour,
Et ses petits cui-cuis expriment son amour.

Quand le printemps viendra, j’ouvrirai ma fenêtre,
Il ira rencontrer ses bons amis, peut-être,
Nous nous sentirons seuls devant ce petit nid,
Et nous le chercherons, le matin, dans le lit.

19 Mai 2003