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Christian CALLY

Mon Grand-Père

Je me souviens encor des jours où mon grand-père,
Venait nous visiter, et séjourner chez nous,
C’était un grand monsieur, d’allure militaire,
Je me sentais tout fier, assis sur ses genoux.

Il était presque chauve, une grande moustache,
Cachait son beau sourire, et ses yeux pétillants,
Exhalaient sa bonté, avec un grand panache ;
Malgré l’âge, il avait des traits bien attrayants.

Il me parlait, souvent, du temps de son grand-père,
Témoignant d’une Europe en ébullition,
De la chute des rois, de l’empire éphémère,
De l’aigle qu’éleva la révolution.

Depuis ces temps lointains, le monde a vu des guerres,
L’essor de grands états, des bouleversements,
Colonisations par conflits sanguinaires,
De peuples subjugués par des détroussements.

Ce vieillard vit surgir de grands nouveaux empires,
Le faste des vainqueurs, leur pouvoir absolu,
L’abjecte pauvreté de ces peuples martyres,
Qui subirent le joug de tout peuple vaincu.

Il avait un amour intense pour l’histoire,
Qu’il me contait souvent avec précision,
J’admirais ces récits et sa grande mémoire,
Pour les crimes de guerre et de l’oppression.

Je crois que ces récits contre les injustices,
Ont façonné mon coeur, mon âme et mon esprit,
Car je déteste encor l’extrême préjudice,
Qui, jusqu’à ces jours-ci, nous saigne et nous meurtrit.

Mon grand-père, vraiment, était un très grand homme,
Il m’a légué l'amour pour tous les opprimés,
Pour tous ces gens traités comme bêtes de somme,
Pour tous ces yeux hagards et ces corps consumés.

Dans mes rêves, souvent il revient pour me dire,
Qu’il faut passer la torche à mes petits enfants,
Mais ces petits enfants n’ont qu’un seul point de mire,
Ordinateur, télé, sont leurs seuls enseignants.

Qu’a-t-elle, donc, subi cette culture humaine,
Qui transmettait, jadis, aux générations,
Les valeurs du passé, de la loi souveraine,
Qu’il faut apprendre d’hier, les futurs des nations.

Adieu mon vieux grand-père, en gardant ta sagesse,
J'ai vécu mon parcours avec ton talisman ;
Après moi, le déluge arrive avec vitesse,
Pour enterrer l’histoire dans son sombre caban.

13 Juillet 2003