Le Loup-garou (Fable)
Monsieur le loup-garou, féroce et sanguinaire,
Au sommet de son fief, et d'apparence altière,
S'est fait piquer, un jour, par un méchant bourdon,
Qui mit la poudre au feu, puis la rage au bedon.
Ce puissant loup-garou, comme une aveugle taupe,
Exige que tout loup devienne un lycanthrope,
Pour tuer, massacrer, par sa folle terreur,
Tous les bourdons du monde, qui lui font grande peur.
Il harcelle ses pairs, comme toute autre espèce,
De bon gré, de mal gré, il menace, sans cesse,
Car il veut se couvrir de légitimité,
Et réclame adhésion à sa stupidité.
Il revêt les habits de justice et de rage,
Il exige, du monde, un obséquieux hommage,
Il veut que tous ses pairs emboîtent tous ses pas,
Il leur force la main, qu'ils le veuillent ou pas.
Les bourdons savent bien ses intentions néfastes,
Ils s'allient avec abeilles et cérastes,
Tous savent se défendre avec leurs aiguillons,
En infectant les loups avec plusieurs poisons.
Si le loup, dans sa folle envie de vengeance,
Parvient à rassembler son groupe d'allégeance,
Et causer l'holocauste, en feignant le devoir,
Il plongera le monde au bord du désespoir.
Vipères et bourdons, aux quatre coins du monde,
Répandront leur venin de façon furibonde,
La vengeance du loup aura très peu d'effet,
Mais tous les canidés subiront ses méfaits.
Christian Cally.
Septembre 2002.
