Si d’aventure il trouve, en suivant son destin, Le gazon sous ses pas mouillé comme au matin, Il dit, car il sait bien que son aube est passée : - C’est de la pluie, hélas ! et non de la rosée ! - Victor Hugo - Les Feuilles d’Automne XXXVI- - Novembre 1831.
Du Sommeil au Réveil
Hélas ! le temps s’enfuit sur les ailes rapides, Du destin qui s’envole en traversant les ides, L’inexorable temps emporte sur son dos Nos instants de jeunesse et tous nos mémentos.
Dans un très court sommeil notre parcours s’écoule, Et quand on se réveille, emporté par la houle, L’humidité qu’on sent et qui rouille nos os, Est le fardeau neigeux qui nous courbe le dos.
Du sommeil au réveil la minute furtive, Vide le sablier de toute expectative, On se couche joyeux, rêvant de l’avenir, Des succès et d’amours qu’on ira conquérir.
Mais au petit matin on regarde la glace, On se trouve, soudain, livide et face à face, Avec un étranger aux portes du trépas, Qui est donc, ce vieillard qu’on ne reconnait pas ?
On s’aperçoit alors que notre aube est passée, On piétine la pluie et non pas la rosée, Les larmes de regret qui tombent dans nos mains, Sanglotent un passé sans de longs lendemains.
