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Charly LELLOUCHE

À Morann

Je chantais dans le vent, insouciant et rieur
Je retournais heureux, vivre à Nahal Tsoreke (1).
Et tu m'es apparue, rousse, femme splendeur,
Morann tu es belle, une déesse grecque.

Ton sourire si pur, ciselé d'un doigt d'or,
M'a ébloui, rempli du souffle qui te porte.
Tes yeux, pierres précieuses d'un immense trésor,
Et que tu portes en toi, princesse en quelque sorte.

Toi fille d'Israël, faite un peu d'irréel,
Toi graine de mon peuple, et qui m'as ébloui,
Mon cœur s'est enflammé, ange née dans mon ciel,
Que m'importent les jours, tu as troublé ma nuit.

Ces mots je les invente, au pinceau de mes doigts,
En parcourant ton corps, sculpture offerte au monde,
Tu es belle Morann, tu as dompté un roi,
Moi qui allais jadis d'une brune à une blonde.

Tu es si flamboyante en tes cheveux en feux,
J'aime ainsi que tu sois amante, amie et femme
Toi amour d'une vie, j'aime boire à tes yeux,
À l'éclat de tes dents, brûle pour toi ma flamme.

Et s'égrène ta voix, claire comme une source
Moi j'aime te chanter, te glorifier encore,
Morann tu es muse, à terminer ma course,
Je te prends dans mes bras, empereur de ton corps.

On est peut-être fous, comme de vieux amants
Inventant ces moments qui sont nos privilèges,
Nos âmes se cherchaient depuis l'ennui des temps,
Sûr qu'on s'aime Morann, pris en nos sortilèges.

15 Août 1997

(1) Morann s'occupait de l'administratif de Nahal Tsoreke,
une base de TSAHAL où je faisais un volontariat civil