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Céline ORIOLE

Mystère de l'homme (Pull et narc)

J'en ai eu assez de subir.
Ils me traînaient pour me nuire.
J'ai préféré ne pas trinquer
À leur mauvaise santé.
Moi-même, j'ai été leur sujet
Quand c'était à eux de juger.
Je faisais la lumière, leur récital
M'y conduisait jusqu'à en avoir mal.

Il est loin, le temps où, filés
Vers les lumières de la cité
On se cramait jusqu'à plus soif.
J'étais habile ! Donc pas de gaffes !
Je n'danse pas, je n'tiens pas l'alcool
Chaque coupe les clouait au sol.

J'ai arrêté, j'ai baissé
À force de ne plus supporter.
Je rentrais penaud, par le parc
Avec ma femme à mon bras
En pull et l'esprit de narc
Je te fais cet effet-là ?

Vous pouvez débarrasser le plateau !
Ça fait des heures, je n'suis plus accro.
J'ai fait semblant de courtiser
La fille qui vous électrisait.
On m'a cru trop infidèle
Chaque fois qu'avec elle
Je faisais des jeux étranges.
Le ciel blanc passait à l'orange.

Alors, les idées claires, la crampe au cou
Je dormais peu mais je souffrais beaucoup.
Ma femme savait mes secrets mieux que personne
Alors que je n'étais pas du genre à faire des tonnes.
Si ma voiture fumait, je rentrais par le parc.
Saboteurs commandités par ces deux soldats !
Transpirant sous mon pull, un goût de narc
Je te fais cet effet-là ?

Selon eux, j'avais "the perfect match".
Ce qui correspond, dans notre tchatche
À trouver un point infectieux, un foyer
Avec une allumette soigneusement frottée
Sur la carte, sur le plan : c'est le lieu
Où nous devions trouver le juste milieu.

Menthe, miel, encens ayurvédique
À ma portée, et ma torche électrique
Faisaient de moi le plus éclectique
Pour que je leur cache ma panique.

À vrai dire, je n'étais pas fait pour tenir
Le coup des espionnages à loisir.
Excusez-moi, ma femme me retient au téléphone !
Finies la bringue et la déconne !
Je rentre plus tôt par le parc
Mouchoir bleu au poignet gauche : coda
Pull et narc...
Oui, je vous ai fait cet effet-là.