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Céline ORIOLE

Maudit comte (L'heure d'hiver)

C'est juste la première baffe, la plus amère
Sous sa veste qu'il dégrafe en solitaire
Ou perché sur un muret, et bien couvert
Il pense à ce qu'il était et désespère.

Son cœur qui tape et le rattrape
Et ce soir qui l'indiffère
Son élégance comme de la chance
Au départ de Cavalaire.

Les siens sont à la piscine et lui, par terre
Où il peut salir son jean, mais par-derrière.
Il n'est pas vraiment sportif car sa matière
C'est débusquer les fautifs, tiers après tiers.

Il suit la braise dans son malaise.
Le jour est pair ou impair.
Il tient le coup pour rien du tout
Et il s'oppose à la guerre.

Lui, c'est une cheminée, ce qu'il peut faire
Jusqu'à voir le bus arriver après l'affaire.
De décembre à février, s'enrouer, se taire
Fait froid, il peut résister à ce frimaire.

Il retrouve après des heures, tous ses repères
Grâce aux lumières extérieures, mais sans éther.
Dans sa veste qu'il entrouvre en solitaire
Pas question que l'on découvre son pied-à-terre.

À voir les chiens passer au loin
Dans ses lentilles ou ses verres
Il se tient droit, bien qu'il fasse froid
Éclairé par la lumière.

Il abandonne sa mission s'il n'est pas fier.
Des fois, il peut tenir bon une nuit entière.
Il est tranquille à l'arrêt et très couvert
Bien perché sur le muret, les mains à l'air.

S'il pilotait le gang, un air délétère
Il lâcherait au lendemain, tout de travers.
Il pense à ce qu'il ferait et désespère
Pose une main à son paquet, mais rien à faire.

Dessous son cuir, il peut séduire
Des premières aux dernières.
Il fait encore beaucoup d'effort
Au passage à l'heure d'hiver.