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Céline ORIOLE

Défonce ou marin (Lettres à Mitch), Deuxième partie

Mon brave, tu étais plein aux as
Même aux jeux les plus dégueulasses
Et on te servait des smoothies
Au milieu de toutes vos bêtises.
Je t'espionnais par désespoir.
Tu filais comme l'éclair chaque soir
Mais un jour, un débordement
T'aura fait chuter lourdement.
Les marins, je les trouvais troubles
Sauf toi, le seul à faire coup double
Me faire comprendre à coups de dés
Que tu ne faisais que foncer.
J'pensais que vous étiez gentils.
Dommage ! Tu m'taisais tout ceci
Et dans tes nuages de fumée
Tu disais vouloir arrêter.

Ta femme et "that man" ne faisaient
Que garder le silence, si discrets.
J'ai fouillé le quartier Saint-Paul
Maintenant, plus personne ne rigole.
Au port, ils noient par distraction
Leur chagrin dans leur inaction.

Y'a eu des trahisons
Des coups d'poignard dans l'dos.
On te disait saltimbanque
Mais tu n'as pas su choisir.
Apparemment, oui, tu leur manques !
Pour toi : c'est partir et mourir.

Katy, Helienne, Michelle
Comment s'appelait-elle ?
Ah non, le sien m'échappe
Tes groupies me rattrapent.
Ton ex, c'est Tiffany et toi, tu étais Lee.
Je passe le bonsoir à Line
Ta femme, au soleil qui décline.

J'ai perdu la mémoire
Ce jour où tu t'en es allé
Puis plus rien à résoudre
Mais on m'a dit que c'était fini.
Le jour de ton départ
Je l'ignorais, j'ai pas pleuré
Et voilà, pour découdre
Le fil d'espionnage qui nous lie.

Défonce ou marin, ben tiens !
C'est pas là qu'on t'aura trouvé
C'est pas là qu'on t'aura jeté
Au loin... Des fonds sous-marins.
Ce qui se, ce qui se passait...
C'est combien, la déconne ?
Si je savais... T'en as fait des tonnes.