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Bruno MEMIN

L’école

A peine la paille du grain séparé
Dans les plaines tondues, la terre est labourée.
Les oiseaux retrouvent leurs chants.
La récolte est bonne, la maisonnée respire
Habits et souliers neufs seront à la ville achetés.
La poursuite des études est assurée.

Les enfants sentent ce parfum de promesse
Prêts à humer l’odeur oubliée
Du tableau noir et de la cire fraîche.
Revêtus de leurs blouses grise un peu rêches
Cartable sur le dos, ils rejoignent la Communale.
Fiers dépositaires de l’espoir parental.

Le maître de sa belle écriture ronde
Leur enseignera les mouvements du monde ;
Les préfectures, les fleuves, Versailles et la nature
Lagarde et Michard et le Bled pour corriger les ratures.

A la récré, ils s’égaieront comme des moineaux
Joueront aux billes, à la déli délo.
Ils se raconteront dans un coin de préau
Leurs rires de vacances, les bains dans le torrent
Les bals sous les étoiles filantes
Aux bras de cousines souriantes.

Ils tenteront de voir par delà la cour des filles
A laquelle ils adresseront leurs sourires.
A l’heure du goûter, ils regagnent leur foyer
En pensant déjà à la sortie du jeudi.

Ils veulent devenir pompier et même instituteur
Ils seront journalistes et certains ingénieurs ;
Obéissant aux règles du Sergeant Major,
Ils amélioreront leurs sorts.

C’est la fin de l’été, la paille est rentrée.
Le vent se lève, les premières feuilles se sont envolées,
Il est temps de rentrer se coucher,
Demain, c’est l’école.