Arthur Rimbaud a dix-sept ans, Et son regard d’adolescent Perdu aux vagues de ses pensées, S’évade au loin à tire d’ailes, S’appropriant l’immensité Pour en goûter chaque parcelle.
Dans notre monde trop étriqué Il n’est que pâtre ou muletier, Cloué au pas du somnambule En une marche qui enraye Tous ces rêves de funambule Vers les monts brillants de l’éveil.
Le Vaste ignare de son audace, Ne veut pas lui céder de place Pour qu’il construise son Enéide Dans les arcanes d’une Atlantide Qui livrerait un sanctuaire A ses élans de visionnaire.
Arhtur Rimbaud s’est éloigné De cette enfance illuminée Tout en voguant sur son enfer Comme une bouteille à la mer Dont il saisit à pleines mains Les vestiges sacrés d’un gamin…