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Benoit SANON

PATRICIA

Tu es la première qui aies changé d’un coup
Mon visage abattu
Par ton éclat brillant, auguste et sans courroux
Lorsque moi je t’ai vue
Avec mes deux cousines Magalie, Chantal
Qui causaient avec toi
A La Vallée de Jacmel mon secteur natal
Notre pays de froid.
Ô Dieu sauve-moi donc par ta grâce ineffable
D’une belle déesse
Qui a mis dans mon âme un amour insondable
Et rempli de largesse.
Un homme qu’ayant de la guigne comme moi
Détiendrai-je jamais
Cette fille candide, ou, cette belle oie
Symbole du succès ?
Dans cette génération si moribonde
Existe-t-il vraiment
Un ange comme elle où tout mon espoir se fonde
Indubitablement ?
Ses cheveux fins, noirs, longs, ses sourcils rencontrés,
Ses bras, ses pieds velus,
Sa façon de marcher, de rire et de parler,
Illico m’ont ému.
Ô chère Patricia au cœur doux, beau et d’or
C’est un mea-culpa
Que j’ai commis ? Ou n’aurai-je pas de remords
D’avoir suivi tes pas ?
Adieu! Mon cœur redit, adieu mon cœur résonne
En épiant tes doux pas
Quand je te regardais sortant de chez Simone
Et l’autre Patricia.
Funèbre était mon cœur quand je te voyais plus
Laissant la voie sinueuse
Qui m’empêchait d’admirer à perte de vue
Ton image affectueuse.
Gloire au Dieu Tout-Puissant qui a laissé pour moi
Ton parfum, ton odeur
Rappelant les jasmins, effaçant les émois
Qui parsèment mon cœur.
Et dans mon lit quand j’y étais dans la soirée,
Mon âme ruminait
La vaine rencontre faite dans la journée
Et s’en réjouissait.
Ô chère Patricia, ô chère Patricia
Tourne-toi le regard
Vers cet enfant qui est séduit par tes appas
Et veut te mettre à part.
Inouïe était la tristesse dans mon âme
Quand la résignation
Voulait résider dans ma vie. Mon cœur se pâme
Quelle désolation !
Ô Dieu, Dieu de Jacob, d’Isaac, d’Israël
Sommeilles-tu jamais
Mon cœur veut t’invoquer car tu es paternel
Tu subsistes à jamais.
Seul toi tu peux sécher les larmes de mes pleurs
Comme une immense rivière
Et m’empêchent de voir ton salut cher Seigneur.
Dieu, donne-moi ta main pour que je me résigne
Peut-être un autre jour,
La reverrai-je encor? Bien que je sois indigne,
J’espère en ton recours.
Je me résigne enfin, je me résigne enfin
Car le Dieu éternel,
Bien que mon cœur palpite et trouble dans mon sein
Par ce désir charnel,
Peut me donner courage, espoir et victoire.
Je crois dans l’avenir
Et je conseille à tout être qui voudrait croire
De croire dans l’avenir.

A La Vallée de Jacmel
Eté 99