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Beatrice LUKOMSKI

Comme feuille fragile en automne

Elle tremblait comme feuille fragile en automne,

Là, immobile, le mouvement triste et saccadé,

Ramassant du temps ce qu'il reste d'heures à créer,

L'air contrit, larmes figées, le regard triste dans le sien


Elle ne disait plus un seul mot, la bouche éteinte.

Elle ne lui disait plus rien, plus rien de leurs émois.

Lui, n'avait plus rien à dire ayant tout dit, d'elle,

Tout dit des mouvements sans vie que la vie prend.


Elle était assise dans sa chaise de rotin au salon

Que rotin craquait à chacune de ses crispations.

Elle passait du fauteuil au grand lit, du lit au fauteuil,

N'osant plus le regarder, n'espérant plus rire, ni sourire


Elle lui avait demandé d'être son bras, ses jambes,

Avait abandonné sa promenade contre la montre,

Le visage figé, les doigts épris de sa douleur vive

Qu'il attrapait comme on peut à l'automne venant.


La vie était tissée de petits riens, de lourds chagrins

Qu'il ne montrait pas. Pas ! qu'il pleurait silencieux

Tout le jour, toute la nuit, surtout la nuit. Oui, la nuit.

Il veillait. Il la veillait, tellement amoureux d'elle.


Quand l'automne lent n'en finissait pas de rougir,

Quand l'hiver refusait de venir vraiment, elle tremblait,

Comme feuille veut rester accrochée à sa branche,

Comme branche reste accrochée à son bel arbre.


Il lui apportait des fleurs tous les jours, des roses,

Parfois des lys, d'autre fois des pensées colorées

Qu'elle fleurissait de beaux mouvements éteints,