L’aube caresse les toits d’un pinceau d’or timide, L’imagination s’éveille en secret, Elle étire ses mots comme un enfant splendide Qui défait la nuit, drap par drap indiscret. Elle chante aux fenêtres, danse avec la rosée, Invente un ciel neuf où les nuages sont fleurs ; Ses doigts tissent l’azur, une étoile éclipsée Devient poème au creux de l’heure qui s’effleure. Bonjour ! murmure-t-elle aux rêves en lambeaux, Offrant aux cœurs lassés des ailes de lumière. Elle cueille le vent, le transforme en verbes d’eau, Et sème l’infini dans les silences pierre. Son rire est un ruisseau qui traverse les ombres, Elle peint le matin en nuances de départ, Et dans chaque regard, allume un feu qui sombre Dans l’éclat d’un soleil né de son propre écart.