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Arwen GERNAK

Marchons, marchons…..

Avançons prudemment, retenons nos refrains !
Le chemin est glissant, retenons nos poulains !
Là-bas au coin du bois
La vie est aux abois,
Et craint le coup de feu ;
Notre troupe inquiète alors hésite un peu
Et d’avoir fait la fière, elle cache ses yeux.
L’heure était à la fête et c’est l’heure des adieux :
Où va donc s’égailler notre troupeau de fleurs
Et ses pétales au vent pris par un sortilège ?
Vont-ils se déposer au loin comme une neige
Ou tapisser la broderie du laboureur?
La force revient au vent hurlant sa rage.
Poète que peux-tu face à un tel outrage ?
Derrière tes murs profonds et la vitre assombrie
Au fond de l’ombre la vie est éclaircie
D’une flamme, du bout d’un cierge est allumée
Une frêle espérance si longtemps suppliée.
Et quoiqu’en veuillent ceux qu’hante un orgueil morose
Voici que lentement s’avancent
Le temps de l’étrange et le temps du silence.
Démarche mesurée et tout l’art de la prose
Ne sont qu’épouvantails où se pose un corbeau,
Agreste compagnon, ignorant l’art du beau.
Composons camarades de nos rimes familières,
Affûtons nos syllabes, nos assonances claires !
Demain sur le perron, il nous faudra monter
Pour déclamer nos vers, aux fêtes de l’été.
L’esprit est un manoir où se forment dans l’ombre
Les désirs aperts et les vœux les plus sombres.

15-01-05