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Arwen GERNAK

A l’heure où tu t’endors

Beau, pâle et fragile, poète tu t’endors
Vaguant dans je ne sais quel songe.
Ta chemise entrouverte, m’offre ton corps
Où mon front se pose et puis éponge
Les vapeurs mortes d’ébats interdits.
Et reviennent les vagues de désir,
Un instant, aux portes de mes lèvres rougies.
Libre maintenant, je te laisse les soupirs
Que je force et dompte dans des silences
Gonflés de trop de volupté retenue.
Tu dors, je peux déchirer ce voile de timidité ;
Tu dors, je nais brûlante et nue.
Fière et audacieuse j’ose m’avancer
Sur un tapis de non-dits qui gisent là
Au bord de ton souffle apaisé.
Tu dors, tu ne vois pas cet autre moi.
Voilà ta femme poète ! C’est une bien jeune gitane
Elle tait sous la froideur des rayons de lune,
Sa nature de sorcière. Tombent ses ailes diaphanes !
Serais-tu plus heureux si elle comblait tes lacunes ?
Tu dors : alors elle vient, suave sortilège,
Ravir l’indicible ardeur de tes rêves.
Ses parfums et ses liqueurs, dans un cortège
De feu et d’éclairs, n’admettent plus de trêve.
Elle s’anime et ondoie comme une vague ;
Sa langue devient une liane serpentine.
Dors ! Ne brise pas encore de cette dague
Son envie de t’offrir une torture divine.
Donne-lui de garder encore ton sommeil
Jusqu’à la naissance de son ultime spasme.
Accorde-lui de ne franchir l’heure de l’éveil
Qu’à la naissance de son premier orgasme.
Beau, pâle et fragile, poète, doux poète, tu dors
Vaguant dans je ne sais quel songe.
La gitane s’en va, reviens la jeune rose d’or
Qui verse un sourire et puis s’allonge.

17/01/06