C'est à la nuit venue, lorsque s’enfuit le jour Que la fausse ingénue dorlote ses amours ! Le soir emperlé d’or brille de mille feux, Pour iriser encore la couche bénie des Dieux. Dans un demi-sourire et parlant à mi-voix La demoiselle soupire en livrant son émoi ! « Cher amour je le clame, tu emplis de frissons Et ma chair et mon âme et mon corps polisson. Viens contre mon épaule, n’attends pas à demain, La nuit a le beau rôle jusqu’au petit matin ! » Mais hélas son amant, en silence prudemment, De ses draps de satin avait levé le camp ! Elle aurait dû savoir Que l’amour de passage N’a jamais retenu Le bel oiseau en cage !...