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André LE MAGOARIEC

Le poète et sa muse

Quelle fin pour ce vers : "Les grands bois ont frémi…"?
Est-ce donc le dieu Pan, le père de Silène,
Ou la nymphe en émoi qui court à perdre haleine,
Qui lui fait de Pégase un subit ennemi ?

Le poète a l’entrain d’un Phébus endormi,
Car tel le frais ruisseau s’enfuyant sur l’arène,
Sa muse a disparu de la source Hippocrène,
En quittant son féal sans délai ni demi.

Si sa plume a séché, son cœur se montre sage,
Bientôt il fera fi de ce piteux passage…
Si tant est qu’Erato veuille enfin revenir…

Mais silence… il écoute… "Echo pleure Narcisse,
Et tandis qu’elle gît pour un piètre avenir,
Les grands bois ont frémi... sous sa voix qui se bisse."