Entouré par les miens dans la forêt profonde Été tout comme hiver je porte l'habit vert Je porte le même costume fait de milliers d'aiguilles Un peu comme dans la nuit les étoiles scintillent Les années se succèdent sans me causer d'émoi Je n'ai aucun mérite à rester planté droit Chaque année au printemps la sève monte en moi Le passage des saisons la succession des mois Du jour et de la nuit cela compte peu pour moi Seul les vents déments me cause de l'effroi La neige me protège de la morsure du froid Même quand des hommes m'emportent et m'invitent à leurs fêtes Le succès qui m'arrive ne me tourne pas la tête La gloire est éphémère la misère coutumière Désormais seul au monde coupé de mes racines Porté par la musique afin de faire bonne mine J'affronte la nuit sombre en habit de lumière