Oui le temps est vorace Il dévore l’espace Les astres et les planètes Il les avale tout net
Pour ces yeux de rapaces Les hommes de toutes races Ne sont que des verrues Aucun ne trouve grâce Quand il descend les rues Telle une rivière en crue Il les avale tout crus
Oui le temps est un monstre Mouvant comme le sable Il se moque bien du sort Des hommes périssables Dont l’âme est le ressort Il a le cœur d’une montre
Oui le temps est un leurre C’est une mécanique Parfaitement huilée Qui toujours sonne à l’heure Et jamais ne se rouille Et qu’indiffère les pleures Des hommes qu’il dérouille
Le temps est assassin Pour mettre fin au jour Il égorge le soleil Qui étale sur la mer Ses dernières lueurs Et accroche sa carcasse Vite envahit de mouches Sur un croc de boucher