Un jour je t’emmènerais dans la forêt de Bière Sur le sol sablonneux tapissé de bruyères Je t’apprendrais à reconnaître le nom des arbres Les chênes au tronc squameux augustes et vénérables Qui étalent leurs branches comme des candélabres Les bouleaux verruqueux dont l’écorce s’écaille Et les hêtres communs que l’on nomme aussi Faÿ Les pins aux troncs tordus aux branches misérables Les pins dont les aiguilles font un tapis au sol Et qui parfument l’air comme un aérosol Du houx un peu de charme et aussi des érables
Pour que tu t’appropries le nom des animaux Qui peuplent la forêt je trouverai les mots L’écureuil endiablé tout heureux d’être libre Qui court de branche en branche sans perdre l’équilibre Les cerfs et les chevreuils à la belle robe fauve Et les biches farouches craintives et qui se sauvent Les sangliers larges d’épaules bêtes sauvages Qui de leurs groins et de leurs pieds font des ravages A la recherche de glands ou bien de vers de terre Les petits suivent leur mère les mâles vont solitaires Qui toujours cherchent à se remplir les intestins Et qui foncent ventre à terre en suivant leur instinct