1083. Le jus de pomme Elle était mûre assez sa peau était tendue J’ai cueilli cet automne le beau fruit défendu La jolie pomme dorée à la branche du pommier Qui balançait au vent tel un petit panier
Une peau de sable blond couleur de feuille morte Des rougeurs de femme c’était une pomme accorte J’avais pour la séduire mis ma main à son cou Bien au creux de ma paume elle me plaisait beaucoup
Elle n’a pas lutté quand j’ai mordu dedans Sous mes baisers fiévreux sa peau s’est entrouverte Quand elle s’est pâmée entre mes mains expertes
Un jus tiède a coulé au travers de mes dents De sa chair douce et tendre de sa peau parfumée D’une douceur extrême dont je reste embaumé