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Alain HANNECART

Carré d'as

L'âme est sensible aux vibrations à la lumière
Les couleurs et les sons ne la laissent pas de marbre
Le passage des saisons à l'image des arbres
L'influence la transforme de façon singulière

Dès les premiers beaux jours c'est le vert qui domine
Les racines fouillent le sol les arbres s'illuminent
ailes et feuilles s'agitent les oiseaux se querellent
Espérant un dialogue un début d'entretien
Les mâles bombent le torse pour attirer les belles
Et nous jouent à la flûte des reprises d'air anciens
Pour faire venir à elles les abeilles les fleurs
Dans les prés sur les branches rivalisent de couleurs
Des boucles de parfums s'enroulent autour d'elles
Tournent en vrilles ainsi qu'on voit passer les hirondelles
Les eaux bondissent comme des billes s'éparpillent
des fontaines rejaillissent des iris des jonquilles

L'été c'est un feu d'artifice de couleurs
une abondance de fruits de légumes et de fleurs
A la montagne comme à la mer l'heure est au calme
sous le ciel azuré le vent berce les palmes
Sous les pins parasols les cigales nous régalent
De leur concert c'est la saison des festivals
Des jogger se remuent des promeneurs suffoquent
les uns maigres comme des clous d'autres gras comme des phoques
Jugeant de leurs images dans le regard des autres
Derrière des lunettes noires qui cachent leur mirettes
Hommes et femmes peu vêtus s'installent sur la côte
les uns montrant leurs muscles d'autres montant leurs côtes
Se mirent et les vendeurs de glaces font recettes
Quand le soleil se noie comme la nuit descend
les peintres itinérants exposent leurs tableaux
les marchands ambulants des bijoux des bibelots
des bougies parfumés et des bâtons d'encens
la foule serpente entre les stands des camelots
les étoiles montent au ciel la lune argente les flots
et la terre tourne ronde comme on danse le slow

l'automne est un mille feuilles de glace saupoudré
Mille feuilles qui s'entassent aux teintes mordorées

Il gèle on a sorti les gants et les bonnets
fini la féerie des glaces en cornet
la nuit étend son voile et partout le froid mord
Le soleil astre pâle à le masque de la mort
Le blanc remplace les couleurs comme par magie
S'allument les lampions s'éveille la nostalgie
Des hivers d'autrefois remplis de poésie
Quand on veillait à la lueur d'une bougie
la nature se désole tous les arbres sont muets
Les virus se répandent aussi vite que l'ennui
Les eaux qui babillaient se tiennent sans remuer
et l'âme se morfond comme l'eau au fond d'un puits