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Alain GIRARD

Et voilà ...



Je volerai les lieux des plus hautes pénombres,
Dévoilant l’insidieux, le piètre, le mensonge
De ce monde ébahi de ses propres décombres,
Fusse ma déraison au moindre de mes songes ;

Et j’irai folâtrer les faubourgs des déserts
Où le deuil assigné à l’amour s’entrevoit
Dans le regard meurtri de l’homme en sa misère
Lorsque plus rien ici n’a de mots, ni de voix.

L’excès de l’imprudence est la révolte même,
Cet endroit révolu pour l’homme d’aujourd’hui
Lorsque sonnent tout faux ses soi-disant « je t’aime »
Au visage du monde où toujours l’on déduit

Et ceci et cela … et je retiens mon souffle,
Et l’addition soudain est quelque peu salée
Mais qu’importe son lieu lorsque l’homme s’essouffle,
Le pouvoir appartient à ceux qu’on laisse aller !

Regardez-les, là-haut, dans les plus hautes sphères
Pourris de leurs mélasses comme des momies,
Sachant bien que, jamais, ils ne pourront refaire
Ce monde d’ici bas dont ils ont tout démis.

Je brandis la laideur qu’ils n’auront jamais sue …
à regarder leurs pieds ils pensent terre à terre,
Et se plaisent ainsi à ce qu’ils ont conçu …
Mais contre tout cela … je ne saurai me taire !

Alain Girard