Aujourd'hui comme hier Me voilà seul face à moi-même Et sur le tremplin de la vie Désespéré je plonge Tout au fond de ma solitude Du bout des doigts je touche l'ennui Pour remonter à la surface Parmi l'essaim grouillant de la ville morte Qui m'opresse et qui m'étouffe.
Sur le boulevard Grand Cafardeux J'essaye de saisir au passage Parmi la foule une paire d'yeux Que je mettrais dans mes bagages Que j'emporterais loin très loin Des regards envieux des néons Qui semblent me montrer le poing Comme le gros soleil de juin Qui me brûlent jusqu'aux talons Quand il éjacule ses rayons Sur les barreaux de ma prison.
Aujourd'hui comme hier Je reste seul avec moi-même Comme le maton là-bas derrière Qui crache sur toute ma misère.