Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Cécile SAN MARCO

Elle ouvrit grand la porte et le vent la gifla

Elle ouvrit grand la porte et le vent la gifla,
Mais elle n’en avait cure, c’était fini tout ça.
Elle traversa le parc. La pluie la trempait toute.
Elle passa le portail, elle était sur la route.

Le bitume sous ses pieds avait une couleur sale,
Sale était la complainte qui lui montait dans l’âme.
Ses cheveux lui collaient au visage et aux bras,
Elle se fichait d’être trempée ou d’avoir froid.

La tempête faisait rage, son esprit se taisait.
Elle s’était toujours tut maintenant qu’elle y pensait.
Cela ne changerait plus, silencieuse à jamais
Elle ne reverrait plus les personnes qu’elle aimait.


Cette pensée seule l’émut et à l’eau qui coulait
Le long de ses pommettes s’ajouta celle des larmes.
Ses pleurs n’avaient jamais été que sa seule arme
C’est pourquoi aujourd’hui toute seule elle s’en allait.

Enfin elle parvint à la sortie de la ville.
Les blés blonds s’agitaient sous les rafales de vent
Dans sa tête se bousculaient tout ses sentiments
Au loin coulait le fleuve, impétueux tel le Nil.

Elle marcha entre les épis gorgés de sève,
Gorgés de pluie, gorgés tout simplement de vie,
La vie qui la quittait tout comme le mépris,
L’envie, la peur, la honte, ce qu’avait appris Eve,


Mais aussi le bonheur, la joie, le contentement.
Elle arriva enfin au bord de l’eau sombre
Et tumultueuse qui s’écoulait en grondant
Engloutissant les corps flottants entre les ombres.

La nuit était tombée, personne ne la chercherait.
La pluie avait cessée, les nuages s’éloignaient
Dévoilant les étoiles luisant au firmament.
Jamais elle ne les avait vu briller autant.

Son regard se porta sur le liquide obscur.
Voilà comment s’achevait son histoire à elle
Car c’était la seule chose dont elle fut vraiment sûre.
Elle plongea et sa chute fut triste, lente et belle.