Le givre étincelant, sur les carreaux gelés, Dessine des milliers d'arabesques informes ; Le fleuve roule au loin des banquises énormes ; De fauves tourbillons passent échevelés.
Sur la crête des monts par l'ouragan pelés, De gros nuages lourds heurtent leurs flancs difformes ; Les sapins sont tout blancs de neige, et les vieux ormes Dressent dans le ciel gris leurs grands bras désolés.
Des hivers boréaux tous les sombres ministres Montrent à l'horizon leurs figures sinistres ; Le froid darde sur nous son aiguillon cruel.
Evitons à tout prix ses farouches colères ; Et, dans l'intimité, narguant les vents polaires, Réchauffons-nous autour de l'arbre de Noël.