Jadis plus d'un amant, aux jardins de Bourgueil, A gravé plus d'un nom dans l'écorce qu'il ouvre, Et plus d'un coeur, sous l'or des hauts plafonds du Louvre, A l'éclair d'un sourire a tressailli d'orgueil.
Qu'importe ? Rien n'a dit leur ivresse ou leur deuil. Ils gisent tout entiers entre quatre ais de rouvre Et nul n'a disputé, sous l'herbe qui les couvre, Leur inerte poussière à l'oubli du cercueil.
Tout meurt. Marie, Hélène et toi, fière Cassandre, Vos beaux corps ne seraient qu'une insensible cendre - Les roses et les lys n'ont pas de lendemain -
Si Ronsard, sur la Seine ou sur la blonde Loire, N'eût tressé pour vos fronts, d'une immortelle main, Aux myrtes de l'Amour le laurier de la Gloire.