La nef qui longuement a voyagé, Dillier, Dedans le sein du port à la fin on la serre : Et le boeuf, qui longtemps a renversé la terre, Le bouvier à la fin lui ôte le collier :
Le vieux cheval se voit à la fin délier, Pour ne perdre l'haleine ou quelque honte acquerre : Et pour se reposer du travail de la guerre, Se retire à la fin le vieillard chevalier :
Mais moi, qui jusqu'ici n'ai prouvé que la peine, La peine et le malheur d'une espérance vaine, La douleur, le souci, les regrets, les ennuis,
Je vieillis peu à peu sur l'onde ausonienne, Et si n'espère point, quelque bien qui m'advienne, De sortir jamais hors des travaux où je suis.