Ô Toy par qui jour et nuit je soupire, De qui sans gré la superbe valeur Me fait languir dedans un beau malheur, Viendray-je point au sommet ou j'aspire ?
S'il ne te chaut de mon mal qui s'empire, S'il ne te chaut d'eteindre ma douleur, Au moins permetz que de cette chaleur Par un baizer tant soit peu je respire.
Ainsi disoy-je, et tu me dis, Amant Ne sçay-tu pas que le baizer n'appaize Le feu d'amour, mais plus l'est enflammant ?
Crein qu'un baiser n'enflamme double braize. Ha, di-je alors, Amour le petit dieu Auroit il point dans ta poitrine lieu ?